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11 août 2014

Ces films qui remettent en question l'idée qu'on se fait de la relation parfaite

Tout d'abord, je sais ce que vous allez dire, oui ça fait une éternité que je n'ai pas touché au blog et non je n'ai aucune excuse valable à part mon évidente flemmingite aiguë (c'est incurable, les médecins sont formels) mais voilà comme on dit, mieux vaut tard que jamais, tout vient à point à qui sait attendre toussa toussa. But... I'M BACK NOW ! Il faut dire que j'ai été pas mal occupée ces derniers temps (et par "occupée" j'entends occupée entre mes matages intensifs de séries/films et le marathon de lecture dans lequel je me suis lancée + le taff et les révisions, le tout en essayant d'avoir un semblant de vie sociale, life ain't easy my friends). Donc, pour mon premier article publié en 2014, le sujet sera *roulements de tambour* l'interaction homme/femme (plus connue sous le nom de "relation"). Comme je vous disais juste avant, la cinéphile que je suis s'est fixée l'objectif de voir autant de films que possible (merci ma liste Allociné qui m'aide à m'y retrouver), et dans mon marathon j'ai vu ces quatre films qui traitent de relations vouées à l'échec. En effet, dans une société où l'on nous abreuve de stéréotypes sur ce que devrait être la relation idéale où l'on devrait tout faire pour que ça marche, on peut encore tomber sur des films qui montrent la réalité telle qu'elle est (parfois de façon très brutale), à savoir que même avec la toute bonne volonté du monde, il arrive qu'une histoire ne fonctionne pas/plus. Alors je tiens à préciser avant de passer pour l'aigrie de service que je ne dénigre pas les films où tout est bien qui finit bien, le grand amour avec un grand A, le coup de foudre au premier regard, l'histoire d'amour éternelle etc, etc. Ce que je dis en revanche c'est que très (trop) souvent, ce genre de films a tendance à altérer notre propre vision des choses, et nous éloigne d'une vérité toute simple mais vitale : ce n'est pas un drame si deux personnes ne sont faites l'une pour l'autre. Quatre films, quatre couples, quatre histoires, quatre ruptures (sauf pour "Like Crazy" où ils ne se séparent pas littéralement, mais il y a définitivement une "rupture" entre les deux).

1. (5 0 0)  D A Y S  O F  S U M M E R

(500) Days of Summer (2009)_______________________________________________________________________
Avec Joseph Gordon-Levitt, Zooey Deschanel, Chloë Moretz...
Tom croit encore en un amour qui transfigure, un amour à la destinée cosmique, un coup de foudre unique. Ce qui n'est pas du tout le cas de Summer. Cela n'empêche pourtant pas Tom de partir à sa conquête, armé de toute sa force et de tout son courage, tel un Don Quichotte des temps modernes. La foudre tombe le premier jour, quand Tom rencontre Summer la nouvelle secrétaire de son patron, une belle jeune fille enjouée. Au 31ème jour, les choses avancent, lentement. Le 32ème jour, Tom est irrémédiablement conquis, pris dans le tourbillon étourdissant d'une vie avec Summer. 185 jours après leur rencontre, la situation est de plus en plus incertaine – mais pas sans espoir. Alors que l'histoire fait des allers-retours au sein de la relation parfois heureuse, mais souvent tumultueuse de Tom et Summer, le récit couvre tout le spectre de la relation amoureuse, du premier coup de cœur aux rendez-vous, du sexe à la séparation, à la récrimination et à la rédemption et décrit toutes les raisons qui nous poussent à nous battre aussi ardemment pour arriver à trouver un sens à l'amour... Et, avec un peu de chance, à en faire une réalité.
(500) Days of Summer (500 jours ensemble en VF) est probablement le film le plus sous-estimé et le plus incompris de toute l'histoire du cinéma. Rien que le fait de le placer dans la catégorie "comédie romantique" me paraît idiot. La voix off nous avertit dès le départ qu'il "ne s'agit pas d'une histoire d'amour". Tom (Joseph Gordon-Levitt) craque pour Summer (Zooey Deschanel) à la seconde où il la voit. Ils vont vivre une romance et le film raconte comment ils en sont arrivés à la rupture. La raison principale pour laquelle on est induit en erreur c'est qu'on le vit à travers les yeux de Tom (qui nous raconte SA version des événements), ce qui nous amène - à tord - à prendre sa défense. Il faut dire que c'est dur de détester un personnage quand c'est JGL qui l'interprète (qui est sans exagérer l'incarnation de la perfection humaine), mais c'est un fait : Tom est un abruti fini (pour rester polie) égoïste aveuglé par sa conception surperficielle de la "fille idéale" qui estime juste de faire passer son bonheur avant celui des autres. Pendant tout le film on le voit donc remettre en question tout ce en quoi il croyait après avoir eu le cœur brisé (le destin, le coup de foudre, les qualités physiques qu'il aimait chez Summer qui se transforment en défauts, etc) pour à la fin tout recommencer avec une autre. Le personnage joué par Zooey Deschanel est d'emblée présentée négativement et passe 90% du temps pour la pire des garces, donc on se dit "mais comment elle a pu larguer le pauvre Tom qui lui est pourtant fou d'elle, je comprends pas, il lui faut quoi de plus?!" car la société nous a bien appris que quand un gentil garçon a des sentiments pour une fille elle se doit de lui donner une chance même si le garçon en question ne lui plaît pas parce que sinon... bonjour la réputation de connasse sans cœur ! Merci la société j'ai envie de dire. Et puis c'est dans ces moments-là que le film nous rappelle subtilement qu'elle avait bien précisé dès le départ qu'elle ne recherchait rien de sérieux (un discours que Tom a visiblement décidé d'ignorer parce que dans sa tête ça sonne plutôt comme "moi j'ai décidé qu'on était un couple donc on est un couple merde"). Bon je vais pas trop vous en dire non plus pour pas vous gâcher le plaisir, en tout cas pour moi la morale de ce film, c'est que les gens qui vivent bercés d'illusions comme Tom seront probablement malheureux toute leur vie. Si y'a bien une phrase à retenir c'est celle-ci : "Just because some cute girl likes the same bizarro crap you do, that doesn't make her your soul mate." Inutile de préciser que ça marche dans les deux sens.

2. B L U E  V A L E N T I N E

Blue Valentine (2010)_______________________________________________________________________________
Avec Michelle Williams, Ryan Gosling, Mike Vogel...
A travers une galerie d’instants volés, passés ou présents, l’histoire d’un amour que l’on pensait avoir trouvé, et qui pourtant s’échappe… Dean et Cindy se remémorent les bons moments de leur histoire et se donnent encore une chance, le temps d’une nuit, pour sauver leur mariage vacillant.
Je n'ai pas spécialement aimé Blue Valentine, et je dois dire qu'il m'a mise très mal à l'aise. Le film dépeint la pire épreuve qu'un couple puisse traverser : celle de voir son mariage dépérir inexorablement sans pouvoir rien faire pour l'empêcher. Dean (Ryan Gosling) et Cindy (Michelle Williams) font parti de cette catégorie d'amoureux transits qui vivent sur un nuage jusqu'à ce qu'ils soient brutalement rattrapés par la réalité. A partir de là, on sait que c'est le début de la fin pour ce jeune couple qui verra sa passion s'éteindre année après année jusqu'à se transformer en mépris. Nos deux tourtereaux voient leur petite vie tranquille bouleversée du jour au lendemain lorsque Cindy - qui est plutôt du genre indépendante - se retrouve enceinte de son ex petit-ami. S'en suit un enchaînement de décisions "forcées" : Elle qui décide finalement de garder son bébé, Dean qui la demande en mariage pour faire bonne impression devant ses parents, accepter d'élever un enfant dont il sait qu'il n'est pas le père, etc. Il n'y a aucun doute à avoir sur les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre (du moins au début) et je pense que c'est justement le message du film, à savoir que les passions les plus vives sont aussi malheureusement souvent les plus brèves. Car au final, ils se sont tous les deux retrouvés à devoir faire des choix auxquels ils étaient au départ opposés. Lui ne voulait pas finir marié, et elle ne semblait à priori pas vouloir s'engager tout court si cela signifiait devoir accorder sa confiance à quelqu'un. L'évolution de leur relation depuis le moment où ils se rencontrent jusqu'à la scène finale est tout simplement déchirante. Comme dans (500) Days of Summer, toutes les choses que Cindy aimait chez Dean au début finissent par lui devenir insupportables. Niveau désillusions, on place la barre très haut pour ceux qui croient en l'amour éternel. Pour ma part,  ils sont tous les deux un peu responsable de l'échec de leur mariage : encore une fois, on a du mal à s'en apercevoir étant donné le level de perfection de Ryan Gosling, mais le personnage de Dean est extrêmement envahissant (dès leur rencontre c'est limite s'il ne la harcèle pas pour qu'elle sorte avec lui, et non ce n'est pas parce qu'un garçon est mignon que ça lui donne tous les droits) et j'ai trouvé Cindy très indécise et immature (ce qui n'est pas forcément étonnant vu son jeune âge), ils sont le parfait exemple du couple qui se lance à corps perdu dans une relation sans se poser de questions en vivant chaque instant comme si c'était le dernier car ils s'imaginaient que tout serait toujours parfait entre eux.

3. L I K E  C R A Z Y

Like Crazy (2011)_____________________________________________________________________________________
Avec Felicity Jones, Anton Yelchin, Jennifer Lawrence...
Anna est britannique, Jacob américain. Ils s'aiment "à la folie" depuis leur rencontre, mais alors que le visa de la jeune femme expire, elle décide de rester, allant ainsi contre la loi. Il s'ensuit une interdiction de séjour aux Etats-Unis qui met leur amour à mal.
Le fait que je mentionne "Like Crazy" va peut-être étonner, mais là où la plupart voient un film romantique et touchant, moi j'y vois la dégradation progressive et inévitable d'une relation perdue d'avance entre deux ados qui ont eu le béguin au lycée (le célèbre amour de jeunesse). Là encore, j'ai apprécié le film, Anton et Felicity ont une alchimie incroyable à l'écran, mais au delà de ça, j'ai eu du mal à adhérer aux idées énoncées. Peut-être justement parce que ce sont des adolescents. De plus la fin m'a laissée perplexe, car certes ils finissent par se retrouver mais ils semblent parfaitement conscients que leur relation a changé, qu'elle a été fragilisée au point qu'ils s'en remémorent les débuts, ceux où ils s'aimaient "à la folie". Du coup j'ai pas pu m'empêcher de me demander qu'est-ce qui se serait passé si le film avait duré 20 minutes de plus. Cela me paraissait peu probable qu'ils ne finissent pas par se séparer. Comme dans "Blue Valentine", j'ai eu la nette impression qu'ils se redonnaient une chance plus par obligation que par volonté, style "après tout le mal qu'on s'est donné, maintenant on est condamnés à se supporter". Peut-être que c'est moi qui interprète mal, mais je l'ai trouvé d'un tristesse sans nom, dans le sens où de mon point de vue c'est du gâchis de déployer autant d'énergie au moment où la vie nous offre le plus d'opportunités pour essayer de faire fonctionner une histoire qui n'est manifestement pas faite pour durer juste parce qu'on a envie que ça marche, quitte à en souffrir. Bref, je n'ai pas trouvé le côté extrême vraiment réaliste, car même si je pense qu'on peut effectivement rencontrer l'amour de sa vie à un jeune âge (ou du moins le penser), ce qu'on ne dit pas assez ce n'est que c'est pas la fin du monde d'admettre qu'on a eu tord. Par contre, ce que j'ai aimé voir dans le film, c'est que là c'est la fille qui fait le premier pas vers le garçon pour changer (bon elle l'a pas fait directement et on avait déjà senti qu'il y avait une attirance entre les deux mais quand même), histoire de démontrer que non les filles, ce n'est non plus toujours à vous d'attendre qu'un garçon vienne vous inviter. Si un mec vous plaît et que vous avez assez confiance en vous pour le faire, alors foncez (tout est question de s'en sentir capable).

4. D O N  J O N

Don Jon (2013)_______________________________________________________________________________________
Avec Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson, Julianne Moore...
Jon Martello est un beau mec que ses amis ont surnommé Don Jon en raison de son talent à séduire une nouvelle fille chaque week-end. Mais pour lui, même les rencontres les plus excitantes ne valent pas les moments solitaires qu’il passe devant son ordinateur à regarder des films pornographiques. Barbara Sugarman est une jeune femme lumineuse, nourrie aux comédies romantiques hollywoodiennes, bien décidée à trouver son Prince Charmant. Leur rencontre est un choc, une explosion dans la vie de chacun. Bourrés d’illusions et d’idées reçues sur le sexe opposé, Jon et Barbara vont devoir laisser tomber leurs fantasmes s’ils veulent avoir une chance de vivre enfin une vraie relation…
La différence entre ce film et les autres c'est que là ce sont les deux personnages qui sont bourrés de préjugés sur ce que devrait être une "relation parfaite" : entre lui qui espère se trouver une bimbo (que Scarlett Johansson incarne à la perfection) tout droit sortie de ses fantasmes au point que ça lui en fasse oublier son porno, et elle qui voudrait voir débarquer le prince charmant sur son cheval blanc en s'abrutissant devant des films romantiques typiquement hollywoodiens, ils ne sont pas au bout de leurs peines. Au début tout va bien dans leur petite "histoire" digne d'un conte de fée trafiqué, on se dit qu'au bout du compte il se sont bien trouvés, mais très vite le choc entre leurs attentes et la réalité va faire voler leur relation en éclats. Le film n'a pas reçu d'excellentes critiques en parti à cause (on s'en doute) de son côté ""trash"" et caricatural, pourtant c'est justement en exagérant les choses que "Don Jon" évoque un phénomène plus que jamais d'actualité sur la vie de couple : celui où tout va bien dans le meilleur des mondes lorsque chacun reste un minimum à sa place. Et sur ce point là, il y a manifestement encore de gros efforts à faire chez les deux parties. Je pense notamment à la scène où Barbara (Scarlett Johansson) fait un véritable scandale lorsque Jon (JGL) se met à parler chiffons au supermarché (en maniaque qu'il est, son appartement est toujours impeccable) car mademoiselle estime qu'un homme qui fait lui-même son ménage ça met en péril sa "virilité". Sur le coup ça pourrait passer pour une scène exagérée, pourtant tout comme on parle sans arrêt des hommes machos et de leur infaillible et irritante rengaine sur "les femmes à la maison avec les gosses", ce qu'on dit moins c'est qu'il y a tout autant de filles qui adhèrent sans broncher à ces principes moyenâgeux. Si on y réfléchit c'est même plus la gent féminine qui en prend pour son grade, car si Jon réussit plus ou moins à se "racheter" à la fin sans tomber dans la mièvrerie, Barbara campe sur ses positions et s'en tient à son statut de gold digger (croqueuse de diamants) jusqu'au bout.

Voilà, même si ça aura pris le temps, j'ai adoré écrire cet article car ces films m'ont justement permis d'aborder le sujet sous des angles différents. Pour conclure, j'ai décidé de vous citer un discours entendu dans une série que vous connaissez peut-être, Teen Wolf, énoncé par Mama McCall (aka the best mom ever) à son fils Scott lorsqu'il vit sa première rupture avec une fille, et qu'en bon adolescent qui a tendance à tout dramatiser qu'il est, cela signifie qu'il ne sera plus jamais heureux : 


Sweetheart, let me tell you something no teenager ever believes, but I guarantee you is the absolute truth. You fall in love more than once. It will happen again. It will be just as amazing and extraordinary as the first time and maybe just as painful. But it’ll happen again. I promise. But until then, be your own anchor.
— Melissa McCall

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